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Drulingen - Conférence-santé

Alsace Cardio et la Mutualité sociale agricole ont proposé une conférence-santé, animée par le docteur Karin Insel, avec le professeur Yves Hansmann, spécialiste en maladies infectieuses aux hôpitaux universitaires de Strasbourg.

Le professeur, référent pour la maladie de Lyme, a évoqué la prévention, le diagnostic et les traitements de la borreliose. Avec 2 200 cas avérés de maladie de Lyme par an, l’Alsace est l’une des régions les plus contaminées en France. En cause la bactérie borrelia burgdorferi, transmise par la tique.

Durant la ponte, la tique pond 2 000 à 4 000 œufs. Si 896 espèces sont répertoriées dans le monde, en France on en recense une cinquantaine, dont onze impliquées directement dans l’atteinte humaine et cinq responsables de la plupart des pathologies.

La première phase de la maladie se situe dans la période allant de quelques jours à plusieurs semaines après piqûre. Entre trois semaines et plusieurs mois peuvent apparaître des atteintes neurologiques, articulaires, rarement cardiaques. La forme chronique peut entraîner des handicaps. « Lorsque l’érythème migrant dépasse 5 cm on est sûr de la maladie de Lyme », affirme le professeur. Et d’insister : « Surveillez s’il y a une tache rouge ».

Concernant le diagnostic, le professeur Hansmann indique que « les tests ne sont pas parfaits, ce qui crée une polémique. L’idéal, c’est de déceler la bactérie, mais le test sanguin n’informe pas toujours suffisamment. La ponction lombaire par contre est intéressante ». Et d’avertir toutefois : « Il existe de faux positifs, on peut se tromper ».

Yves Hansmann a fait le point sur les traitements de la borreliose. Les bactéries sont sensibles à l’action des antibiotiques. « Leur efficacité est excellente en phase primaire (érythème migrant), correcte en phase secondaire, décevante en phase tardive ». Les thérapies alternatives peuvent soulager dans les formes chroniques, notamment les massages, le sport, la kiné…

La prévention individuelle diminue le risque. Il est recommandé de porter des vêtements clairs pour mieux repérer les tiques, un haut à manches longues, un pantalon long rentré dans des chaussures fermées, se munir d’un chapeau, marcher au milieu des sentiers, ne pas s’asseoir par terre ou sur du bois mort.

« On peut en guérir »

Rentré chez soi, il faut s’examiner minutieusement, retirer la tique rapidement. Celle-ci a toutefois besoin de quelques heures pour être inoculée au mammifère et à l’homme. On peut utiliser des produits répulsifs qui ne présentent pas de toxicité s’ils sont pris ponctuellement, mais la prudence s’impose pour les enfants et les femmes enceintes.

En conclusion, le professeur affirme : « La maladie de Lyme n’est pas une fatalité, on peut en guérir. Les formes les plus graves restent toutefois invalidantes ». Si pour lui, le problème principal, c’est le diagnostic, il espère toutefois que dans le futur « nous aurons à notre disposition un outil de diagnostic plus performant ».